Le Cameroun britannique couvrait trois États de l'actuel Nigeria (Adamawa, Taraba et Borno) et deux régions de l'actuel Cameroun (Nord-Ouest et Sud-Ouest).
Administration territoriale
Le territoire était divisé en cinq provinces : Benue, Bornu, Adamawa, Bamenda et Cameroons. Les provinces orientales de Cameroons et de Bamenda étaient administrées comme les provinces de la Région occidentale de la colonie et protectorat du Nigeria. La province de Cameroons était divisée en trois districts : Victoria, Kumba et Mamfé dirigés par un district officer. La province de Bornu aussi appelée l'Émirat ou le Sulnanat de Dikoa.
Histoire
Évolution territoriale du Cameroun. Le Cameroun britannique est en rouge.
Le Kamerun (dont le territoire correspond à l’actuel Cameroun et à la frange du Nigeria) est colonisé par l'Allemagne sous le régime du protectorat durant le partage de l'Afrique entre puissances européennes à la fin du XIXe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, le territoire est occupé par les troupes britanniques, françaises et belges, puis confié pour partie à la France et pour partie au Royaume-Uni en 1922, sous mandat de la SDN.
Période du mandat (1922-1946)
Les Britanniques découpent administrativement ce territoire en deux régions, le Cameroun septentrional (Northern Cameroons) et le Cameroun méridional (Southern Cameroons). Le territoire est placé sous le régime de l'indirect rule. Des autorités indigènes (native-authorities) administrent les populations locales selon leurs coutumes, sauf lorsque celles-ci sont en contradiction avec les principes de la civilisation britannique. Les autorités britanniques déterminent les grandes orientations et en laissent la mise en œuvre aux autorités indigènes. Par ailleurs, les autorités britanniques gardent la mainmise sur le commerce, l'exploitation des ressources économiques et minières et l'administration des Européens.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, 3 500 hommes originaires du Cameroun britannique s'engagent dans les troupes de l'Empire.
Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire est mis sous tutelle de l'ONU en lieu et place du mandat de la SDN.
En juin 1957, l'homme politique Ndeh Ntumazah fonde le One Kamerun (OK), considéré comme la branche anglophone de l'Union des populations du Cameroun (UPC). Les autorités britanniques collaborent toutefois avec les autorités françaises, malgré leur animosité réciproque, dans la répression des militants upécistes réfugiés au Cameroun britannique. Isaac Tchoumba Ngouankeu, l'un des leaders de l'UPC, est ainsi livré à l'administration française. En avril 1957, des commandos français pénètrent secrètement (sans en avoir averti les Britanniques) dans un siège de l'UPC, incendient les bâtiments et exécutent plusieurs militants[1].
Lors d'un référendum organisé par l'ONU, la majorité du Cameroun septentrional vote en faveur de l'intégration avec le Nigeria (60 %), tandis que 70,5 % du Cameroun méridional opte pour l'intégration avec le Cameroun[2].
L'économie du territoire était étroitement liée à celle du Nigeria britannique. Dans les années 1950, les principales exportations du Cameroun britannique étaient les bananes, le cacao, le caoutchouc et les noix de palme[3]. Les plantations de bananes du mont Cameroun, qui ont été relancées dans les années 1930, étaient particulièrement importantes[4].
↑Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, Kamerun !, La Découverte,
↑« Sub-National Referendums in Sub-Saharan Africa » (consulté le )
↑Calendario Atlante de Agostini, Istituto Geografico de Agostini, 1960.
↑Calendario Atlante de Agostini - Edizione speciale fuori commercio per le Forze Armate, Istituto Geografico de Agostini, 1942.
Voir aussi
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Bibliographie
(en) Carlson Anyangwe (dir.), The secrets of an aborted decolonisation: the declassified British secret files on the Southern Cameroons, Langaa RPCIG, Mankon, Bamenda, 2010, 796 p. (ISBN995-657850-9)
(en) Bongfen Chem-Langhëë, The paradoxes of self-determination in the Cameroons under United Kingdom administration: the search for identity, well-being, and continuity, University Press of America, Lanham, Md., 2004, 238 p. (ISBN0-7618-2504-5)
(en) Nfor N. Nfor, In chains for my country : crusading for the British Southern Cameroons, Langaa Research & Publishing CIG, Bamenda, Cameroon, 2014, 161 p. (ISBN978-995-679204-7)
(en) Victor Julius Ngoh, Southern Cameroons, 1922-1961: a constitutional history, Ashgate, , Aldershot, Hampshire, England ; Burlington, Vt. 2001, 201 p. (ISBN0-7546-1401-8)
Jules Sansterre Nkarey, Afrique : l'histoire entre le Cameroun anglophone et le Cameroun francophone : de 1472 à 2003, Publibook, Paris, 2004, 2006, 266 p. (ISBN2-7483-0362-8)